Ardeur

Doit-on présenter Nicole Brossard ? Poète, romancière et essayiste, elle est née à Montréal et a publié une trentaine de livres. Cofondatrice de la revue littéraire La Barre du Jour, elle a notamment dirigé une Anthologie de la poésie des femmes au Québec et des Poèmes à dire à la francophonie.

Dans son nouveau recueil, Ardeur, elle fait feu de l’immédiat à l’aide de textes comme isolés dans une continuité: «Noix de moi noyée parmi les syllabes». L’absence presque totale de ponctuation et de majuscules donne en effet à l’ensemble l’impression d’un flux permanent dans lequel on essaie de se raccrocher à cela qui fait le présent:«aujourd’hui/j’acquiesce». De même: «quand c’est nécessaire, je vieillis». Les poèmes composent avec toutes les brindilles qui pourraient proposer une sortie du cours de l’ordinaire. Ainsi: «on appelle bruit de beauté/la mer soudée au ciel/ dans l’infiniment nuit».

On soulignera la grande cohésion de la partie centrale intitulée Nuques, dans laquelle la démarche entraîne vers la volonté de dire pour de bon ce qui n’est que passage ou architecture transitoire: «être avec ma
seule bouche/ tout l’espace»
.

Critique de Paul Mathieu, tirée de Culture littérature, le jeudi 3 avril 2008, p. 24

magie des ponts traversés
menu fragment de désormais
qui sommes-nous
pour désirer encore
au fil des métaphores de collision
la soie brève des contrastes d’aube et de joie

 

Description

Doit-on présenter Nicole Brossard ? Poète, romancière et essayiste, elle est née à Montréal et a publié une trentaine de livres. Cofondatrice de la revue littéraire La Barre du Jour, elle a notamment dirigé une Anthologie de la poésie des femmes au Québec et des Poèmes à dire à la francophonie.

Dans son nouveau recueil, Ardeur, elle fait feu de l’immédiat à l’aide de textes comme isolés dans une continuité: «Noix de moi noyée parmi les syllabes». L’absence presque totale de ponctuation et de majuscules donne en effet à l’ensemble l’impression d’un flux permanent dans lequel on essaie de se raccrocher à cela qui fait le présent:«aujourd’hui/j’acquiesce». De même: «quand c’est nécessaire, je vieillis». Les poèmes composent avec toutes les brindilles qui pourraient proposer une sortie du cours de l’ordinaire. Ainsi: «on appelle bruit de beauté/la mer soudée au ciel/ dans l’infiniment nuit».

On soulignera la grande cohésion de la partie centrale intitulée Nuques, dans laquelle la démarche entraîne vers la volonté de dire pour de bon ce qui n’est que passage ou architecture transitoire: «être avec ma
seule bouche/ tout l’espace»
.

Critique de Paul Mathieu, tirée de Culture littérature, le jeudi 3 avril 2008, p. 24

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pour désirer encore
au fil des métaphores de collision
la soie brève des contrastes d’aube et de joie

 

Auteur

Poète, romancière et essayiste, Nicole Brossard a publié plus d’une trentaine de titres depuis 1965. Reconnue comme l’une des principales artisanes du renouvellement de la poésie québécoise contemporaine, Nicole Brossard s’est mérité de nombreuses récompenses (dont les Prix du gouverneur général et Grand Prix de Poésie du Festival International de la Poésie, qu’elle a gagnés deux fois, et le Prix Molson du Conseil des Arts du Canada en 2006) et ses œuvres ont été traduites en une dizaine de langues. Parmi ses titres aux Écrits des Forges, retenons Installations, Vertige de l’avant-scène, Je m’en vais à Trieste.

Information complémentaire

ISBN : 978-2-89645-081-7
PUBLICATION : 2008-01-01
LANGUE : français
PAGES : 96
DIMENSIONS : 11,0 x 17,0 x 1,4
STATUT : Indisponible