Description
Traduit de l'espagnol par Dominique Soucy
Elle a publié Inscripciones de Abril (éditions Literalia 2001), Diccionario de Escritoras de Guadalajara (2003) et a collaboré aux revues La Voz de la Esfinge, Crótao et Revista Simas.
Ha publicado Inscripciones de Abril (éditions Literalia 2001), Diccionario de Escritoras de Guadalajara (2003) y colaborada en las revistas La Voz de la Esfinge, Crótao y Revista Simas.
« il n'existe pas de monde
qui puisse nous contenir »“falta un mundo
que pueda contenernos”
Ce recueil se divise en quatre parties. Recommencer l’histoire en est la première. L’auteur nous amène « dans le grenier de cette maison fermée » où elle « joue à se cacher des pas de sa grand-mère » (p. 19), ou encore dans le jardin où elle donne « des surnoms aux nuages » (p. 11). Mais le temps change les menus, rapetisse les os, y glisse la maladie et réduit la vie à un lit où s’entassent les souvenirs sans que « meurent (les) yeux/ pour enlever l’image au souvenir » (p. 29).
La deuxième partie se nomme Chair en moi. « La clarté de ce jour, dit Velasco, efface la nostalgie/ de tout ce qui est parti/les murmures de celui qui montra/ma décadence… C’est un chemin nouveau/un livre vide… » (p. 33) qui appelle la lumière. Mais celle-ci ne viendra qu’après la guérison des abandons, celle de la « partie du cœur (qui) fait mal » (p. 39), le retour de « l’ensoleillement permanent de (ses) yeux » (p. 37) et cette marche sur le « tapis de chrysanthèmes/ (qui) attend de l’autre côté du recoin » (p. 41).
Et ce « nouveau chemin » la fera escalader « des jardins comme si jamais/ je n’avais perdu la parole » dit-elle, « comme si obscurité n’était pas de cette langue » (p. 41). Ce « nouveau chemin » la fera flotter « habitée de paroles douces » (p. 43), « rester l’enfant / aux cheveux longs » (p. 47) ou encore lui donnera le goût « de fouler le même sable » (p. 49), de « reprendre le pas/la foi dans tes yeux » (p. 55)
Mais « ton absence pèse » (p. 57) et « juste ici je ne suis plus » (p. 57), « j’y suis mais je n’y habite pas » (p. 59), dit-elle. Par contre, la lumière reviendra si nous nous « rendons malade d’enfance /jusqu’aux jambes » (p. 67),
jouons « à ce qu’il pleuve » (p. 67) encore « dans un petit bateau en pleine mer/ (perdons) nos chaussures » (p. 67) là où « la lune et le soleil/ ont un nom » (p. 65), là, en elle, « faire…devenir chair » (p. 69) son enfant qui « joue à être là » (p. 69).
La troisième partie a Coup de vie, comme titre. « Nous sommes encore du vide » (p. 85), dit Velasco. N’est-ce pas ici la reprise de l’affirmation de la première partie qui disait : « C’est un chemin nouveau/un livre vide… » (p. 33) qui appelle la lumière, un prochain train, une nouvelle lune, un enfant « distribuant les baisers/ qu’il (lui) manque » (p. 89), remplaçant « ta voix qui s’absente » (p. 91) ? « Seul l’amour pourra nous sauver » (p. 91) conclut la poète car « il advient plus avec l’amour » (p. 91) :
« je t’attends déchaussée
au coin de mes peurs
pour te dire comment est ma chambre
sans la fumée
de ton cigare
je te montrerai le moule de femme
que j’ai cassée
me répandre du sol au mur » (p. 93)
…
Ne me dis
ni ton nom complet ou ce que tu fus
…ouvre la porte
ferme l’armoire
…
donne-moi un coup de vie » (p. 99)
Velasco intitule la quatrième partie Des hommes qui allument la lumière. « À qui confieras-tu le temps nouveau ? (p. 103) » questionne l’auteur dans les premiers vers de cette dernière partie. À qui confiera-t-elle également le chemin nouveau et le livre qu’elle en écrira ? Aux oiseaux qui ne savent pas le danger lorsqu’ils se perchent sur les « câbles de la lumière » (p. 105) ? Ou lorsqu’ils chantent… « comme pendant ces soirées avec ma grand-mère » (p. 105) ? Comment « pister les dimensions », « regarder la trotteuse », ne pas « recommencer l’absence » quand « la vérité devient grise derrière le baiser » (p. 107) ? En semant « sur ce soleil profond… son extase béante » (p. 109) ?
Les oiseaux donnent à Velasco « l’esprit pour toucher Dieu/ la transparence de leur chant (la) protège » (p. 113). Elle veut s’« étirer et les toucher… entre nids et poussière » (p. 119). Comment donc baliser le chemin nouveau « si les gens avancent/ en ignorant la poussière qu’ils lèvent… (et que) l’espoir… ne contient pas son ardeur démesurée » (p. 125) ?
Ce chemin nouveau se trouve dans ces « yeux/ où la lumière n’est pas une blague » (p. 131) car ils sont « ces cierges que pour aimer j’allume » (p. 131).
Co-éditeur: Literalia editores