Dominique Gaucher
Autour de « L’inverse de la lumière »
J’y traite de la relation avec ma mère, que j’avais commencé à aborder dans mon premier livre, Solos. J’essaie d’aller à l’essentiel en allant à la recherche de cette relation qui a structuré ma vie.
Les poèmes sont pour la plupart très courts.
Pour moi, ce livre s’inscrit dans le processus de deuil de ma mère – deuil de son vivant – qui ne sera jamais terminé.
J’essaie de rendre compte des effets de cette relation. La première partie du livre est marquée par la colère, le désarroi, l’envahissement et la honte. Je laisse, dans la deuxième moitié du livre, libre cours à un chant portant sur ce qui peut être dit en amont de la colère, sous forme d’écriture automatique. Les vers qui en résultent sont parfois étranges. On y trouve de la tristesse, de l’inquiétude, de l’abandon.
Exemple de la première partie : Taire la rage / l’envie de tuer / Peiner dans la houle / jusqu’à la haine / Macérer / dans l’esseulement / Épargner ta chair
Exemple de la deuxième partie : Les carrés de lumière s’amoncellent / sous des pastels de cuivre / Je ne sais qui de l’eau ou du vent / verra pavoiser le soir // Tu n’es pas là
À vouloir aller trop à l’essentiel, j’étais, aux dires de mon éditeur, au ras des pâquerettes. Il m’a fallu laisser plus de place au lecteur …ou à la lectrice.