Présentation
Histoire
L’idée quasi obsessive de Gatien Lapointe, c’était celle de l’origine, du commencement, de la naissance. Ainsi, le but premier d’édition était-il de lancer de tout jeunes poètes. Le nom de la maison prend aussi sa source dans les commencements : Forges, parce que la cité trifluvienne est le lieu de création de la première fonderie en Amérique du Nord, un lieu donc où l’on commença à fabriquer, à faire ; voilà un verbe qui, comme on le sait, est à l’origine du mot poésie, selon l’étymologie grecque. Les plans de cours de création du maître des Forges parlaient d’ailleurs de souffler sur le feu pour faire naître de plus grandes flammes, au sein même des premiers mots des poètes naissants. Au fil des ans, les étudiants devenant des poètes plus aguerris et rencontrant d’autres poètes, la maison s’est donc alors peu à peu agrandie naturellement en ouvrant ses portes à des auteurs de sa région, puis d’ailleurs au Québec, et puis encore d’ailleurs de par le monde. Ainsi, le catalogue s’est élargi au fil des rencontres, passant d’un corpus étudiant à un corpus québécois, puis international. Dans cet élan émergèrent aussi la Fondation des Forges et, surtout, le Festival international de la poésie de Trois-Rivières.
À l’origine, la maison publiait de deux à quatre ouvrages par an, un peu sous l’enseigne : les étudiants de Gatien Lapointe. Aujourd’hui, les Écrits des Forges sont devenus une maison d’édition internationale de poésie, publiant chaque année plus d’une cinquantaine de livres dont plusieurs en coédition avec des éditeurs de divers pays, principalement francophones, mais aussi plusieurs autres bilingues, surtout français/espagnol, mais aussi parfois en des langues comme l’italien ou le roumain. On retrouve également désormais de nombreuses traductions vers le français de poètes de tous les horizons, et aussi, inversement, dans des langues variées, des livres de la maison prennent de nouvelles tonalités chez d’autres éditeurs.
Ce lieu éditorial est donc devenu un véritable carrefour des poètes et des poésies du monde. Si l’on peut y retrouver bon nombre de poètesquébécois de diverses tendances et de toutes les générations, par exemple d’Émile Nelligan à Claude Beausoleil, de Louis Fréchette à Yves Boisvert, de Rina Lasnier à Yolande Villemaire, de Cécile Cloutier à Nicole Brossard, d’Yves Préfontaineà Hélène Dorion, d’Alphonse Piché à Éric Roberge, de Lucien Francoeur à Rosalie Lessard, etc., on peut également y retrouver des Mexicains comme Jaime Sabines, Eduardo Lizalde, Juan Banuelos, Hugo Gutierrez Vega , Natalia Toledo, des Français comme Georges-Emmanuel Clancier, Guillevic, Franck Venaille, Phillipe Delaveau, Marie-Claire Banquart, François de Cornière, Gérard Le Gouic, etc., le Vietnamien Cu Huy Can, l’États-unien Lawrence Ferlinghetti ou nombre d’autres poètes venus de divers points du globe et de diverses époques. Une grande place est également faite aux anthologies ouvrant les yeux des lectrices et des lecteurs sur diverses poésies venues de Corée, de Grèce, de Slovénie, d’Irlande, de Finlande, de Russie, de Catalogne, d’Islande, etc.
Sur le plan éditorial, la maison a toujours tenu à cette idée de la poésie ouverte, capable d’accueillir de multiples formes, de forger des voies et des voix à l’infini, au-delà des générations, des lieux et des époques. On a toujours privilégié toutefois une poésie relativement accessible, proche de la parole et s’exprimant plutôt par le vers, sans toutefois exclure tout à fait tout ce qui s’oppose à ces tendances. Pour la facture des livres, tous les membres de la maison se sont toujours entendus pour produire des ouvrages d’une certaine sobriété classique, susceptible de permettre de maintenir les livres à un coût très accessible pour tous.