Jacques Gauthier
Autour de « Le refrain des heures »
Le refrain des heures évoque le temps qui passe. Il contient cinquante-cinq poèmes, regroupés en quatre parties qui privilégient ces thèmes : Chansons des montées, la nature et la musique; Variations d’un amour, le désir et l’amour; Requiem, la vieillesse et la mort; Point d’orgue, l’espérance et la mystique.
Les mots de ce recueil témoignent de ma présence au monde avec simplicité et profondeur. Ils expriment les sentiments qui m’habitent : la joie de croire et de vivre, la quête d’intériorité, l’amour de la femme, de la nature, de Dieu. La poésie se fait incantatoire et méditative, proche de l’hymne, du chant. Plusieurs poèmes sont des chansons qui pourraient être mis en musique. Avis aux compositeurs.
Essentiel? Je ne sais pas. Chaque recueil me fonde dans l’existence, révèle ma compréhension du réel. Ce 22e recueil s’ouvre sur la beauté du monde et la souffrance humaine. Sa dimension autobiographique, intime, comme Un souffle de fin silence (Prix littéraire Le Droit 2018), rend ma poésie encore plus fraternelle et verticale, en fidélité aux sources qui alimentent ma quête spirituelle depuis L’oraison des saisons, paru en 1978.
Ma vie : mon enfance à Grand-Mère, ma période hippie, le besoin de partir, la découverte de la mystique chrétienne, la rencontre de mon épouse. Ensuite, la mort : des poèmes sont consacrés à mes parents, aux itinérants, aux artistes. J’ai repris quelques poèmes que j’avais écrits il y a longtemps et je leur ai donné une nouvelle forme.
Je prends le trajet des crêtes
l’étincelle peut tout enflammer
Je n’abdique pas d’être surpris
à la lisière de la plaine
Ton nom monte en moi
me déterre sur le seuil
J’écris debout dans la nuit
le poème me sert de flambeau
Pendant que j’écrivais ce recueil, mes parents sont décédés en 2018, à quatre mois d’intervalle. Ces deuils ont apporté une dimension autobiographique au recueil que je ne soupçonnais pas. Il a précédé l’écriture du récit de ma vie, En sa présence, que j’ai terminé en décembre 2021, et qui sera publié en septembre 2022 en France et au Québec. Comme quoi la poésie précède souvent la prose.