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Mario Pelletier

Autour de « Chants de nuit pour un jour à venir »

1. Quels sont les principaux thèmes au cœur de ce recueil ?

– Noirceur des temps, dévastation de la biosphère, dictature de la technosphère, pertes d’identité, régressions intellectuelles et culturelles, règne du simulacre et de l’artificiel…

– Nécessité de sortie, d’un envol, d’une échappée belle en poésie pour s’oxygéner de beauté et de rêve, pour retrouver un en-soi essentiel.

– Exploration d’autres espaces  : mythiques, antérieures… Réenchantement de la vie, pour de nouveaux matins du monde.

2. Quelles sont les particularités de votre recueil ?

– Le livre se présente comme un diptyque. Le premier volet, «  Chants de nuit  », évoque les côtés sombres de la réalité contemporaine  ; le second, «  Pour un jour à venir  », constitue une montée vers l’espoir.

– Poésie à la fois « engagée » et « dégagée » par rapport au monde actuel, exprimant une profonde dissidence intérieure.

– Cette poésie passe par divers modes : lyrique, satirique, surréaliste, onirique… avec des vers percutants, en cadences rythmées, incantatoires, dans une métrique plus ou moins classique.

3. En quoi ce livre est-il essentiel ?

– Il s’inscrit à point dans les temps crisiques que nous traversons sur bien des plans.

– Il transmet le message d’une parole franche, sincère, qui peut être espoir, qui peut être lumière. C’est un verbe de recommencement.

4. Qu’est-ce qui a inspiré l’écriture des poèmes ?

– Ce que j’ai dit précédemment. Notre époque plongée dans une crise d’une ampleur sans précédent, l’Occident et ses valeurs millénaires qui se trouvent plus que menacés, renversés déjà, saccagés jusqu’en leurs fondements. Tout cela m’interpelle au plus haut point.

5. Suggérez-nous un extrait illustrant l’une ou l’autre de vos réponses.

LIBERTÉ AUX ABOIS (extrait)

On ne sait plus où donner de la tête
dans ce siècle goulag
perdues les ailes de l’enfance
et la boussole de l’histoire
en nous crient des poètes aveugles
enfermés dans des odyssées autistes
cernés par des vautours d’insignifiance
et plus un centimètre d’espace pour 
la pensée qui tourne sur elle-même 
dans un cachot qui s’épaissit sous
les masses de plomb de la non-pensance.

***

ÉCHAPPÉE BELLE EN POÉSIE (extrait)

Que poésie ne meure sous les miradors webs
qu’elle parte sur des chevaux de légende
filer toutes crinières dehors aux vents lunaires
rejoindre le sabbat des anges fols

qu’elle claque tous nos claviers d’astral fou
qu’elle orgasme en fractales d’explosions psychédéliques
avant que la mort pose son doigt glacé sur nos lèvres.

6. Contez-nous une anecdote concernant l’écriture de votre recueil.

– J’achevais l’écriture des poèmes en janvier dernier, quand les nouvelles de l’éclosion du coronavirus en Chine ont commencé à sortir. Il y avait aussi d’autres fléaux qui s’abattaient sur le monde comme les invasions de centaines de millions de criquets sur des champs de culture en Afrique et en Asie. Tout cela laissait présager une année sinistre et donnait encore plus de pertinence à mes Chants de nuit.