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Nora Atalla

Autour de « Morts, debout! »

1. Quels sont les principaux thèmes au cœur de ce recueil ?

La « mort » n’obsède-t-elle pas tout poète de l’obscur, de l’insaisissable, de l’incompréhensible ? Poète, c’est être observateur du monde, des déchirures intérieures et extérieures de soi, de ses proches, mais aussi de l’humanité. Morts, debout! est un cri d’alarme, un appel à la vie dans ses expressions les plus fondamentales pour combattre les injustices, les violences et la terreur qu’elles engendrent; pour vivre, pas seulement survivre. Une quête de liberté, de mémoire et d’enfance.

2. Quelles sont les particularités de votre recueil ?

Je m’interroge sans cesse sur la condition humaine… Sommes-nous déjà morts? Est-ce possible à l’humanité de se sortir vivante de ses propres débâcles? Je ne m’intéresse pas à la poésie « inessentielle »; je cherche à tendre mes idées sur ces questions pour que nos yeux s’ouvrent sur « l’exploitation de l’homme par l’homme ».

3. En quoi ce livre est-il essentiel ?

Dérèglements, désordres, bouleversements, séismes, écologiques, physiques ou psychologiques, les êtres doivent évoluer et composer avec eux pour atteindre l’équilibre, l’harmonie. En ce sens, Morts, debout! explore ces facettes de sorte à trouver à tout le moins des réponses pour sortir des impasses que nous avons nous-mêmes créées.

4. Suggérez-nous un extrait illustrant l’une ou l’autre de vos réponses.

« il nous faut sans flancher
abattre la hargne     la grogne
et l’insolence des montagnes »

ou

« farouche
la volonté lutte
contre les astres calamiteux
la mutilation des sens
les incantations vicieuses

un jour
y aura-t-il des eaux plus claires

5. Contez-nous une anecdote concernant l’écriture de votre recueil.

Ce livre a beaucoup voyagé. Il est né en 2012 à Yaoundé. À deux ans, il est parti gambader quelques mois à Beyrouth pour ensuite faire la navette entre Québec et Montréal. Loin d’être content de lui, à quatre ans, il s’est envolé au Maroc où il s’est épanoui, au fil de ses expériences et réflexions. De fait, il a grandi à Rabat, mais toujours insatisfait, à sept ans, il s’est dépaysé quelque part dans les Caraïbes, indécis entre l’Asie et le Mexique. Son périple s’est terminé chez lui, dans la ville de Québec. Enfin, à huit ans, il a éclos à Trois-Rivières chez son éditeur. Depuis, il est très heureux.