Description
Gabriela Botti
Traduction: Denys Bélanger
Née à Monterrey (Nuevo León), elle vit depuis plus de vingt ans à Guadalajara (Jalisco). Les éditions Literalia ont publié son recueil Preámbulo de la luz (2003), A contravela (2004) recueil de poèmes sur la mer. Elle est membre de la direction littéraire des éditions Literalia.
Nació en Monterrey (Nuevo Leon), hace más de veinte años radica en la ciudad de Guadalajara (Jalisco). Literalia editores publicó su poemario Preámbulo de la luz (2003) A contravela (2004), poemario sobre el mar. Es miembro del consejo editorial de Literalia editores.
« entre mes paumes
je soutiens l’airmais tout s’en va. »
“entre las palmas
sostengo el airepero todo se va.”
Ce recueil se divise en quatre parties. La première raconte, à contre –voile, « les décibels d’une histoire / qui a été interrompue… pour arriver là…, avec cette « idée fixe / derrière les yeux » (p. 11), « briller dans l’inhospitalier » (p. 19), de subsister à tout à tout prix, pour être « jardin/ à la porte toujours ouverte,…abondance de fruits…, ombre gigantesque » (p. 23).
Cette première partie parle de cette vie « à tâtons » (p. 13) entre le réel et ce que nous en imaginons, entre la pseudo-certitude et l’incertitude tant de la lumière, de la nuit, de la vie, de la mort et de l’amour. De cette vie entre les baisers, les « bateaux de papier/ qui ont fait naufrage » et le somnifère de la fin.
« Entre mes paumes, dit la poète, je soutiens l’air/ mais tout s’en va » (p. 17). Intemporelle depuis toujours, elle est celle « qui au passage de l’aube / sort pour trouver le monde endormi. »(p. 27).
La deuxième partie, intitulée Petites mains, évoque un retour hypothétique à l’enfance qui, s’il se réalisait, lui permettrait de jouer « à vivre avec son père » (p. 31) Gabriela Botti y parle de ce « trou sans air » (p. 33) qu’elle habite « depuis (sa) plus lointaine mémoire » (p. 33) et où elle se réfugie pour « résoudre les devinettes de (son) enfance » (p. 35), y retrouver le langage de l’eau — le seul qu’elle comprend –, y « tracer…la lumière réfractée sur (le) cœur de pain » (p. 39) de Mario, « avaler la lumière à moitié » (p. 41) et y retrouver les petits pains à l’orange de sa grand-mère tout en rêvant de recevoir, un jour, de Dieu ou de celui ou celle qui parle en son nom « une bouchée de fleur » (p. 45) pour adoucir un peu cette douleur insurmontable de l’abandon du père.
La troisième partie s’appelle Après-midi dans le vent. Ici, Gabriela espère que les blessures vieillies, le vent des colères apaisé et tout le non-dit de ces années antérieures seront ses « ponts de soulagement » (p. 51) et lui mettront du « sommeil au fond des paupières » (p. 51).
Mais comment cela peut-il arriver quand elle vit « en muselant les voix/ qui crient / sans passer par (sa) gorge » et qu’il « n’y a pas de place pour eux/ sous le soleil/calcinant. » ? (p. 55) Mais comment cela peut-il arriver quand son « inclinaison pour l’agonie » (p. 57) se bat avec sa « recherche d’un portail lumineux » (p. 57) pendant que ses « paupières (sont) fatiguées de résister à l’assaut » (p. 57) et qu’elle contient « l’air et les palpitations » (p. 59) ?
Cela arrivera si le cri « ne me laisse pas/ au fracas d’averse et de mer profonde » (p. 59) est entendu et bien que l’autre ne la voit pas. Cela arrivera si l’autre vient la « chercher/dans la chambre de lumière/ et coagule/ le torrent d’eau de (ses) yeux » (p. 65) et la libère de « la contrainte de (sa) peau (de) trente nuits » (p. 67) et de sa « crainte de mourir ici/ de ce côté de la rive » (p. 69) un après-midi où elle parle seule.
Co-éditeur: Literalia editores