Description
Dans son premier recueil aux Écrits des Forges, Jean-Pierre Pelletier met en scène les images longtemps enfouies d’un deuil intense. LesAlluvions,telles que les évoque l’auteur, peuvent être vues comme les sédiments du souvenir, un hommage à une femme disparue, laissant derrière elle une trace profonde, «si loin de la glace où j’appuie ma mémoire». La mort s’infiltre dans tous les espaces de ce recueil, une mort qui est à la fois disparition et renaissance, deuil et transmutation. La mémoire, reconnue et acceptée, confère à la perte un autre visage, permettant d’habiter «la blessure cicatrisée pour en goûter le miel en garder le meilleur».
J’allais furieux
grattant toujours l’oubli
chaque fois plus amnésiqueLe printemps m’apportait l’échappée
le souffle et son soleil évanescent
(…)
T’appelant du fond de longs corridors
j’aurais à te voir
toujours loin
les mains dans l’espace
fuyant entre les blés