Description
Traduction : Émile et Nicole Martel
À sa parution, en 1928, cette anthologie fait scandale. Les spécialistes en parlent encore. Entouré de ses amis, Jorge Cuesta, jeune intellectuel de 24 ans employé dans une plantation sucrière de l’État de Veracruz, d’un geste éditorial audacieux, consolide des réputations, expulse des icônes, choisit des inconnus, crée de nouveaux modèles, consacre des oeuvres dont certaines sont inédites, et omet d’inclure ses propres poèmes.
En décrivant les talents de chacun de ces vingt-deux poètes, alors âgés de 24 à 75 ans, Cuesta décèle des complémentarités qui aboutissent à un constat indubitable : dans le Mexique de la fin des années 20, il y a une mouvance poétique charnière et une originalité créatrice qui prouvent que les influences européennes, symbolisme et romantisme notamment, sont en train de disparaître. La poésie trouve son identité, son langage, sa musique, son paysage, et même son nom : Les Contemporains dans un Mexique animé d’une effervescence politique et culturelle qui annoncent toutes les audaces et permettent tous les espoirs.
POUR LE PAUVRE AVEUGLE
« Allez, femme, donne-lui l’aumône,
il n’y a rien dans la vie
qui fasse autant de peine
que d’être aveugle à Grenade. »
PARA EL POBRECITO CIEGO
« Dale limosna, mujer,
que no hay en la vida nada
como la pena de ser
ciego en Granada. »
Francisco A. de Icaza
1863-1925