Description
Bruits, de Marco Geoffroy, est une invitation à déambuler dans un territoire difficile à décoder :
un dictionnaire de paraboles
les jambes prennent forme
la langue à l’écart des plaisirs déracinés
le bonheur entier
pas encore fracassé
Territoire foisonnant de «bruits» de toutes sortes déployé devant chacun : « Chaque ville dans laquelle nous traînons/ ombres et restes d’étés ». C’est-à-dire là où :
nous marchons sur des solitudes
dans des quartiers vivants à mort
les rues reprennent leur souffle
les gratte-ciels baisent le soleil
épris de fioles de poison et de lumière
Bruits, aussi, dans lesquels s’établit une sorte de corps à corps avec le monde affronté dans ses dimensions les plus noires de violence, de guerre, de déshumanisation et devant quoi il faut lever toute censure afin de quêter un tant soit peu de lumière :
Au fond des barils
les fantômes attendent religieusement
le dernier frisson des villes
l’ultime tremblement
pour ramper
lascivement
jusqu’à la moelle de leur premier amour