Description
Ronny Someck, quant à lui, est né à Bagdad en 1951 et a immigré en Israël alors qu'il était encore enfant. Lauréat entre autres du prix Yéhouda Amichaï pour la poésie hébraïque, il est l'auteur de neuf recueils. En l'occurrence, sa poésie offre un côté incisif et éminemment moderne – mais qu'est-ce que ça veut dire? – quand elle interroge le cinéma ou la friteuse ou le bac en plastique rouge d'un bar «tout au fond de la salle de la Culture/ des métallos de Tchiliabinsk», c'est-à-dire ce qui, dans une certaine mesure, fait la vie d'aujourd'hui. Ou la défait quand il s'agit de «la ceinture d'explosifs (qui) tictaquait sur son corps effrayé». Le ton très énergique, populaire parfois, ne recule pas devant l'humour, ainsi cette devanture de circonciseur qui expose des… horloges: «Que voulez-vous que j'accroche? répond-il». Des souvenirs, des paroles enfouies que l'on veut rappeler à la surfacer côtoient un aspect plus «éternel» dans une poésie qui constate qu'«on n'en finit pas de viser/les étoiles éblouissantes/ un instant avant qu'elles ne s'évanouissent/ sur la Voie Lactée».
Critique de Paul Mathieu, tirée de Culture littérature, le jeudi 3 avril 2008, p. 24
Poèmes du bonheur
Nous voilà posés sur le gâteau
comme deux poupées : les nouveaux mariés
quand bien même viendrait le couteau
c'est sur la même tranche qu'on tâcherait de rester