Description
Dans le lit du fleuve, le premier recueil de poésie de Natalie Henripin, est construit comme une longue méditation dans laquelle le fleuve Saint-Laurent offre majesté, grandeur et permanence :
je lance une fois encore vers le bassin
la poudre scintillante d’un poème,
en réponse aux arrachements successifs
de ce qui vieillit et meurt sans retour.
Le temps prend une dimension particulière dont seules lumière et espace rythment le déroulement dans le regard : « J’imagine une dernière marée / couvrant les repères apprivoisés / de ce que fut ma vie. »
En fait, Dans le lit du fleuve fait la démonstration que tout n’existe que par le regard tissant le lien entre la vie extérieure, visible, que sont le paysage du fleuve et son bestiaire ailé, et la vie intérieure de la poète, qui se donne comme témoin privilégié :
J’ai rejoint l’immobile douceur,
la réverbération lisse des laques,
comme si n’avaient jamais sévi les rigueurs adverses,
quand ce qui trône en soi désespère.