Description
Les Écrits des Forges annoncent la parution du second recueil de poèmes de Jean-Sébastien Ménard, Debout sur la terre. Ce recueil témoigne de l’urgence de dire du poète, qui veut inscrire sa voix parmi celles des écrivains qui l’ont précédé (Miron, Aquin, Leclerc et Nelligan, mais aussi Ben Jelloun et Neruda) pour nommer le monde à construire, à reconstruire : « je crie pour mettre fin à mes tabous /dans les traces où je témoigne » :
j’arrive où il faut avec une langue simple à offrir à agripper
je sais que je suis imparfait comme tout ce qui existe
mais je cherche ma place
j’enjambe les malédictions
interminablement
parce qu’il est encore temps de ne pas s’effondrer
Puisque nommer c’est aussi aimer, l’amour tient une part importante dans la connaissance de soi (« je t’appelle pour m’arracher ma langue/pour m’arracher à toutes les langues/ pour me définir »). Ce sentiment joue également un rôle prépondérant dans la nomenclature de l’univers qu’il décrit. Comme le poète ne manque pas d’interpeler ceux qui étaient là avant lui, ceux qui ont pris la parole à leur manière, pour dire leurs rêves, leurs propres enthousiasmes, dans la parole, mais aussi dans l’action.
immense urgence de prendre
les ramifications de chaque détail
une aventure dans l’enchaînement
d’une vision à l’autre
des spectacles m’apparaissent à la clôture de l’éveil
je subsiste comme mon pays
avec l’idée de ce que je n’incarne pas
Faire le lien entre l’avenir et le passé en donnant un sens à la vie : « je raconte pour m’ouvrir/ pour dire ma trajectoire/ pour sentir », voilà le rôle que le poète se donne. Et il invite le lecteur à apprécier la beauté des choses « parce qu’il est encore temps de ne pas s’effondrer ».