Description
Les Écrits des Forges présentent, en coédition bilingue avec l’éditeur mexicain Casillas E Figueroa, Agua grabada /Eau gravée, du poète Ricardo Solís, dans une traduction d’Ana Cristina Zúñiga.
Dans ce recueil, le poète joue des contraires pour remonter jusqu’à la source première de la parole, cette « claire perfection » qui « devient la ligne où le corps/confirmé/séduit l’insistance des yeux ». La phrase « traverse un essaim de poussière/et quelque chose cesse dans la poitrine.» Et le poète précise : « tout ce qui était maintenant fut. »
Bien entendu, dans cette eau gravée se reflète ce qui est advenu, mais aussi ce qui s’annonçait, dans la lumière, dans le silence et l’ombre, dans le corps comme dans l’écriture. Car
« On dit incendies
et le feu apparaît.
Une écriture en flammes
arrive
sous la pluie
sur la page qui m’abandonne. »
La poésie de Ricardo Solís est tout à la fois dense et elliptique. Vives, ses images avancent en marquant les zones obscures du non-dit.
« …ce qui s’oublie en étant nommé
épuisé
dans la perte grise de l’abandon.»
Tout ici n’est qu’apparence, équilibre précaire, jeu d’ombres et de lumières : puisque ce qui vient du silence, comme ce qui vient du cœur, doit y retourner. Car la parole, par la poésie, se fait « don du sel dans la lumière qui se coupe. »