Embargo sur tendresse

Derrière une apparente désinvolture, ce livre prend des allures de manifeste du désengagement, voire d’éloge du détachement et de l’indifférence. Vivre semble alors comme un lent coma, un ralenti douloureux plongé dans une inexplicable fatigue. Un léger penchant pour la provocation et un humour d’un cynisme cinglant ne sont que les apparats d’un profond désespoir. Seuls les vertiges du vocabulaire et un sens aigu de la dérision viennent sauver l’auteur à la lisière de la tétanie. Ce désarroi démasqué est celui d’une époque incertaine où il devient tentant de déclarer forfait face à l’aventure et au spectacle du monde. Tout autre est un intrus dans nos forteresses d’exil intérieur. Et si ce livre de démission n’était, dans sa lucidité et sa fragilité, que le reflet magnifié de nos incertitudes ? Un chant de mélancolie poussé à bout de mots sur l’écran de nos blessures.

Patrice Delbourg est né à Paris en 1949. Rédacteur à l’Événement du Jeudi, il a publié plusieurs récits et livres de poésie, notamment Cadastres, Absence de pedigree (Le Castor Astral) et Génériques (Belfond, Prix Max-Jacob 1983).

« il a de plus en plus de mal à vivre
ne vous moquez pas sur les joues
à la tombée des yeux
les traces d’un ancien hiver
une option sur la fugue
douce clandestine dérision
il tâte sa bouche
migration mûrissante
poulpe
peau à volets clos
champ fermé d’échéances
homme de trop
un peu d’elle dans sa paume »

 

 

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Description

Derrière une apparente désinvolture, ce livre prend des allures de manifeste du désengagement, voire d’éloge du détachement et de l’indifférence. Vivre semble alors comme un lent coma, un ralenti douloureux plongé dans une inexplicable fatigue. Un léger penchant pour la provocation et un humour d’un cynisme cinglant ne sont que les apparats d’un profond désespoir. Seuls les vertiges du vocabulaire et un sens aigu de la dérision viennent sauver l’auteur à la lisière de la tétanie. Ce désarroi démasqué est celui d’une époque incertaine où il devient tentant de déclarer forfait face à l’aventure et au spectacle du monde. Tout autre est un intrus dans nos forteresses d’exil intérieur. Et si ce livre de démission n’était, dans sa lucidité et sa fragilité, que le reflet magnifié de nos incertitudes ? Un chant de mélancolie poussé à bout de mots sur l’écran de nos blessures.

Patrice Delbourg est né à Paris en 1949. Rédacteur à l’Événement du Jeudi, il a publié plusieurs récits et livres de poésie, notamment Cadastres, Absence de pedigree (Le Castor Astral) et Génériques (Belfond, Prix Max-Jacob 1983).

« il a de plus en plus de mal à vivre
ne vous moquez pas sur les joues
à la tombée des yeux
les traces d’un ancien hiver
une option sur la fugue
douce clandestine dérision
il tâte sa bouche
migration mûrissante
poulpe
peau à volets clos
champ fermé d’échéances
homme de trop
un peu d’elle dans sa paume »