Description
« entrant dans ma propre langue
mots blancs mots purs beaux mots d’emprunts
les yeux secs un matin je vous ai dressés en une gerbe
et tournant le dos j’ai mis le feucomplice le vent qui se levait en a gardé quelques-uns
qu’il a enfouis avec précaution hors de ma vue
dans le vaste grouillement de la forêtje les entends des fois tard dans la nuit
tendres inconnus frères noirs
anarchiquement ils montent par mes genoux
mes cuisses
tout au long de mes artères
par saccades grattent et forcent ma gorge
et d’un coup sans que je comprenne leur dessin
se mettent à jouer sur le pan de ma feuille
et pour le plaisir y tracent des songes et de l’infinije respire alors et je me sens mieux »