Description
Avec un premier recueil qui paraît aux Écrits des Forges, Marie-Hélène Sarrasin nous fait parcourir un espace intérieur mis en constant parallèle avec l’environnement extérieur, une Géographie en courtepointe qui nous fait voyager d’un lieu à l’autre à travers des sentiers à la fois intimes et collectifs. La flânerie et le paysage urbain sont au cœur de la poésie de l’auteure. Pour elle, les mots viennent en marchant, et c’est par les mots que la poète habite l’espace : «nous remplirons les rues de mots/jusqu’au boulevard Industriel/nous habiterons les lieux».
D’un dernier hiver montréalais jusqu’à une nouvelle saison aboutissant sur un changement de décor et de lieu, l’auteure nous fait vivre avec elle les aléas d’un déménagement qui remue bien plus que des objets. Comme si, en changeant de ville, on changeait aussi d’univers intérieur. L’endroit conditionne les perceptions, et le passé devient associé aux lieux qui l’ont vu vivre, tout en servant de point d’appui dans la nouveauté.
quand la maison nous apparaît dans la rue vide
nous savons
la gaver de nos histoires anciennesles pièces
absorbent les échos de nos voix
tu me dis
l’espace métabolise
ses nouveaux occupants
Pour s’intégrer à un nouvel univers, la poète se sert de la présence forte de la ville, qui forme un treillis de sensations qui orientent le regard et imprègnent la mémoire : «marchant à travers les quartiers/cette constatation : l’œil/photographique change sa pellicule/je ne reconnais plus/la virevolte des choses».