Description
Traduction : Tudor Potra et Jean Portante
Iona Craciunescu est née en 1950 et ses yeux sont devenus les «éboueursmalades» du siècle. Depuis l’escalier de secours, elle s’est habituée à surveiller les soubresauts aberrants de la planète : «en meute, les projections lointaines / m’arrachent des pans de poumons.»
Ioana Craciunescu est Roumaine et ses nerfs sont toujours en alerte. La sueur bouche les pores, l’âme va à l’égoût. Le souffle coupé par la peur de l’inconnu, l’exilée cherche en vain sa terre promise au milieu d’un hiver définitif : «Docteur, je souffre d’être si loin / de moi-même.»
La blouse déboutonnée
« La blouse déboutonnée, il m’a aperçue
par la porte entrebâillée.En sueur,
j’aidais les cerisiers à fleurir
– amèrement – dans les portes de
l’armoireLa blouse déboutonnée, sans la moindre
force dans la voix. »