Description
«La seule espérance que j’ai perdue bien définitivement, c’est celle de jouer jamais un rôle quelconque dans cette société dont le spectacle m’intéresse. Je suis décidément destiné à rester assis dans ma loge, et la scène se jouera sans moi.» Dantin à Germain Beaulieu.
S’il est une référence de premier plan en ce qui concerne la poésie de Nelligan, parce qu’il l’a présentée en 1903 dans une critique remarquable, Louis Dantin, et plus particulièrement son œuvre poétique, demeure méconnu, relégué depuis cinquante ans à un quasi-silence, à une page tournée et jaunie de l’histoire des lettres québécoises. La notoriété des nombreuses critiques qu’il a rédigées, le mythe de Nelligan, le tempérament même de Dantin ont masqué son entreprise créatrice.
L’abîme hospitalier regroupe quelques-uns des poèmes écrits par Dantin, des poèmes qui révèlent avant tout le drame amoureux de leur auteur. Ce choix de textes a été effectué par Éric Roberge.
« Laissez donc nos destins
intimes se lier,
Sœur nouvelle, chère âme,
hier encore inconnue.
Mon cœur vous attendait;
l’abîme hospitalier
Se fait riant et doux
pour votre bienvenue »