Description
La métaphore centrale du recueil est celle de la mort du père. Les poèmes présentent une suite de petits récits poétiques sur les aléas du décès et de l’enterrement auxquels le poète n’a pas assisté :
je te déterrerai
dans l’interstice plus chaud de la journée/je lécherai tes mains
étant un animal blessé et laisserai la douleur
battre des ailes comme une pie aveugle.
Les poèmes de Mester de ceguería / L’art de l’aveuglement sont une touchante prière laïque adressée au père autant qu’à la mort elle-même. C’est un cri de détresse devant le deuil à faire, nourri par le sarcasme, la tristesse et la blessure de n’avoir pas pu assister à ses dernières heures :
quand est venu
pour moi le matin/ j’ai fermé les yeux
et imaginé les tiens ouverts