Description
L’aube d’un long été annonce le bonheur de l’amour retrouvé :
S’il suffisait d’une fois poser la main sur le luxe d’une épaule
Pour que s’arrête un instant le ramage des âmes envolées
S’il suffisait d’ouvrir l’œil dans le craquement d’une branche
Pour que reluisent à nouveau dans la mémoire des muscles
Les déjeuners sur l’herbe des premières étreintes
C’est la nuit qui, la première, ouvre la perspective d’une sorte de repos du guerrier. Car elle est l’occasion d’une « Lente déchirure qui use ses cordages contre le frimas de la chair ». Mais, se questionne le poète, faut-il y percevoir une « Mémoire trouble sous l’ordonnance des astres » ? Est-ce un étrange rappel de souvenirs surgissant à l’improviste ou l’annonce de jours qui feraient du narrateur une « Gerbe vibrante lourdement bercée entre soif et sommeil » ?
L’auteur de L’aube d’un long été, avec la justesse de ses images fortes et communicatives, sait rejoindre le lecteur. Et provoquer chez celui-ci enthousiasme et complicité. Par exemple lorsque le narrateur réfléchit à ces retrouvailles :
Avec juste assez du corps de l’autre
Juste assez de la soif de l’autre
Juste assez de cette proximité avec l’ange
Pour se tenir debout sous le poids du ciel
L’aube d’un long été est un recueil vibrant qui s’impose « Comme s’il fallait se perdre / Dans l’urgence d’une nouvelle saison ».