Description
Traduction : Christine Balta
Elle est née et a vécu à Zapotlán el Grande (Jalisco). Membre de la Maison de la Poésie Juan Bañuelos, elle a publié chez Literalia editores El sol de la noche (2003) et de Luz de Patio (2004). Récipiendaire du Prix Jalisco (2004) pour l’ensemble de son œuvre, elle est membre de la direction littéraire des éditions Literalia.
Nació y convivió en Zapotlán el Grande (Jalisco). Perteneció a la Casa de Poesía Juan Bañuelos. Ha publicado en el Literalia editores El sol de la noche (2003) y de Luz de Patio (2004). Recibió el Premio Jalisco (2004), por su trayectoria como escritora. Es miembro del consejo editorial de Literalia editores.
« dans le seul but de redire
l’existence de l’oubli. »“sólo para advertir
que sí existe el olvido.”
Ce recueil se divise en 3 parties. La première L’arbre qui nous connaît nous amène au grenier « redécouvrir le grand coffre » rangé au coeur de nos vies pour « y blottir (nos) attente(s) » (p. 15), comme on le fait aussi, chaque fois que l’on retourne voir, pour se retrouver, l’arbre qui nous connaît. Cet arbre et ce coffre sont un seul et même lieu où Margarita Mendoza recommence à rêver, à créer ses dieux, à ressentir dans sa main celle de l’autre ou à assoupir ses yeux « dans un morceau d’enfance » (p. 21). C’est aussi au pied de cet arbre qu’écureuils, cigales, lièvres, pics, poissons, coraux, cailles, pétales et lunes glissent la lumière dans son corps et font qu’elle ne sera peut-être pas « un cœur déchiqueté » (p. 23), « dans le trajet des heures/ qui vieillissent… » (p. 24). C’est aussi dans son cœur que « le chat croit que la lune habite le jour / (que) le vieux surveille ce qu’il regarde » (p. 45) et que « le fleuve recueille des légendes/des paraboles/ (et) le pollen du vent » (p. 53).
Dans la deuxième partie La voix des astres, elle nous donne à voir habitants, lumières, ombres, bruines, grillons, émotions de cet arbre qui la connaît et ses propres émotions lorsqu’elle s’assied sous ses feuillages, qu’elle le pare de fête et auquel elle accroche tant ses « larmes émerisées » (p. 61) que ses attentes et ses rêves pour mieux entendre la voix des astres, le « festin des feuilles » (p. 69) et attendre « la fin du vol » (p. 65). Et tout cela, sur un ton de confidence très intime à notre oreille, le ton d’une histoire mystérieuse racontée à l’enfant lecteur que nous devenons à la lire et qui nous mène, « au cœur des mots » (p. 77), « des étoiles et des chemins (qui) sortent des vieux cahiers » (p. 77) et qui font croître le chœur des rumeurs, le « concert d’herbe propre » (p. 83) qui environnent cet arbre, lieu fétiche du retour à soi, dans les « cordons de la terre » (p. 91), à la lumière du nid et du cœur de celle-ci.
La troisième partie Marcheurs de nombreux étés continue 1) cette longue et poétique allégorie de petits animaux, insectes, oiseaux, saisons, herbe, nature, hirondelles et arbres et 2) nous fait voir les miracles devenus légendes que réalisent les fourmis, les chenilles, les éclairs et les poissons et donnent à l’univers « la leçon de la lumière » (p. 113), qui permet « (d’) additionner les rêves/ et flâner à la surface/ d’une feuille (p. 115) « où se consume(ra) son ultime poème » (p. 117).
Mais qui donc, dans la réalité quotidienne, « commencer (a) le pont » (p. 121) avant que ne débute « le feuillage du dégel » (p. 121), le « reprisage des astres » (p. 123) et « l’aube (qui) accumule ses nuages » (p. 125) devant l’hiver qui vient et que « la paresse d’avril » (p. 137) suivra ?
Avec l’auteur dont l’écriture coule avec tendresse, nous attendrons donc ce « nuage qui sème des astres/dans le soleil de la nuit » (p. 139) et rêverons que les humains adoptent le modèle d’organisation sociale des tout petits de la nature plutôt que de le détruire quotidiennement.
Co-éditeur: Literalia editores