Description
L'Écueil des jours, deuxième recueil de Denise Brassard (après Zoom ou rien, 1994), porte un regard lucide, parfois acéré, mais jamais dépourvu de tendresse, sur des êtres qui cherchent à faire éclater la linéarité temporelle.
Figure du même et de la répétition, le jour, que la lumière tantôt décuple, tantôt concentre, est marqué par le froissement de deux personnages qui se côtoient et se cherchent, portés par l'idée de l'amour, nostalgiques de la passion, tentant d'apprivoiser cette émotion étrange, troublante, effrayante parfois, qui à la fois les dépasse et les fait plus grands.
La deuxième partie, « Les prisons », étend la réflexion à un champ plus vaste. Il s'agit là encore d'échapper aux contraintes du temps : le souvenir de la mère d'abord, puis l'image de la femme, et enfin la condition d'une génération.
« j’irai encore j’irai
dans ton sommeil d’une voix douce
bercer l’île des naufragés
polir avec mes mots
la pierre qui nous a vus mourir à la solitude
t’en souvient-il mon frère »