Les amours industrielles

 « C’est un recueil très puissant, saisissant. C’est un recueil que j’aurais pu [vous] lire en entier »

Jean-Paul Daoust, Plus on est de fous plus on lit

 

chaque fois que nous commettons nos coïts je ne peux m’empêcher de regarder ces failles visions inquiétantes fossettes débordantes cadavres d’amour-propre cette boucherie incohérente me pourfend à l’impasse coins de murs disjoints les fentes béantes pesticides d’écorchées à souhait ces draps si beaux imbibés d’éther je t’arrache les uniformes à même les rivages de suie n’en garde que des souvenirs de laboratoire comme plaques commémoratives

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Description

     Les amours industrielles présentent sous forme de petits textes de prose poétique une première prise parole revendiquée dans toute sa véhémence. Les mots y viennent s’entrechoquer activement, les images, justes et crues, se succèdent à un rythme effréné, bouleversant tout sur leur passage : « nous en souffrons plus que notre lot des fragiles technologies de nos regards inquiets et des cicatrices de nos venins… ». Les sentiments sont des déchirures à raccommoder. À quoi sert la poésie dans cet univers, sinon à ausculter les amours qui se délitent en annonçant déjà les éclosions prochaines de terribles recommencements :

 

mes yeux mon cœur sont corrompus ravagés rougis par l’appel du sang mon monde s’effondrer perpétuellement c’est tout ce qu’ils demandent nuit et jour le châtiment est tel qu’il me prive de toute volonté de toute originalité la réalité sera brutale ou ne sera pas

 

À partir de la nuit la plus glauque, sans ménagement, le narrateur propose d’avancer vers une sorte d’espace propice, où « la joie du crime accompli remplacera toutes les autres et je pourrai enfin quitter ma grotte l’âme paisible délivrée des banalités primitives ».

Les amours industrielles sont précédées de Les baleiniers feront naufrage. Comme une sorte de toile de fond qui pourrait servir à l’ensemble du recueil, l’auteur s’intéresse ici à donner naissance à un univers émotionnel hétérogène par petites touches articulées dans l’urgence de dire.

 

Auteur

Maxime Cayer a étudié en littérature et en cinéma. Après avoir été finaliste au Prix du public de la revue Moebius en 2017 et publié dans Les écrits en 2018, il nous livre un premier recueil saisissant.

Information complémentaire

ISBN : 978-2-89645-396-2
PUBLICATION : 2020-07-29
LANGUE : français
PAGES : 88
DIMENSIONS : 20.4 x 12.7 x .6
STATUT : Disponible