Description
Traduit de l’espagnol par Sophie Martin
Un paire d’yeux pour découvrir l’amour / qui se construit chaque matin (p. 83). Voilà ce qu’évoque dans la trame narrative de ses poèmes, celle qui n’a pas de temps pour la mort, qui a reculé la montre pour voir l’innocence de l’autre, observer sa stupeur face au vent. Pour Lucero Alanis de Gurrola, la mémoire est ce monstre terrible qui dévore tout sur son passage, surgissant des profondeurs de la nuit, semant l’imprécision d’une phrase, autant que le dilemme et l’amour, que nous ne savons reconnaître le temps venu.
Je suis d’ici et l’ici est mien
parce que sans racines je meurs
parce que je te respire
dans l’âme
Cette peur, se retrouver seule, ne connaître que l’absence dans l’immensément grand, dans le vaste, marque la métaphore des poèmes. Pourtant ancrée à cette terre qui a oublié l’eau et ces racines qui se questionnent, la soif qui transperce et la nostalgie de la glaise humide. Dans un rêve de liberté, les pieds de l’auteure sont des oiseaux libres de voler où et quand ils veulent. Pour se séparer de l’obscurité qui palpite, alors que personne ne perçoit notre présence dans ce monde, dans l’intimité, parce que les adorateurs de l’oubli nous ignorent, comme nous ignorons.
Quelqu’un m’a dit que mon monde ne m’appartient pas
que dans ses révolutions il me glisse des mains
L’Auteure : Née à Durango (Durango), elle vit à Guadalajara (Jalisco), depuis 1973. Fondatrice et directrice de la revue de littérature Amoxcalli, elle a participé à diverses rencontres internationales tant d'écrivains que d'éditeurs. Elle a publié Opus Siglo XX (1998), Tarde en el tiempo (1999), Desierto de azul nativo (2002), Gualbet en el sueño de otros / Gualbet dans le rêve des autres (2003) et Flama de la memoria (2006).
Le rêveur doit regarder le ciel pour voir le ciel
le clin d’œil des forêts
le susurrement de l’étoile non filante
l’éclat quotidien de ce qui émergemais au centre du monde un ciel palpite