Description
En coédition avec les Éditions Henry, le poète africain Fernando d’Almeida présente un hommage à Gatien Lapointe, un des fondateurs des Écrits des Forges.
Poète québécois d’enracinement et d’ouverture, Gatien Lapointe est un écrivain de la totalité, dont l’œuvre poétique, inscrite au cœur de la modernité, remet en jeu aussi bien le pays natal que le lieu métonymique du langage tel qu’il s’inaugure dans la problématique du corps. Il fait circuler une création à l’intérieur de laquelle le pays profond trouve sa duplication et cette part bienveillante d’un lyrisme bien accordé au multiple.
En préface, le ton est immédiatement donné, un ton intime et chaleureux, qui nous situe dans l’universel du langage : «Il y a longtemps, Gatien, que je ne t’ai pas écrit. (…) aujourd’hui, je viens te dire que toute vraie parole répercute ses échos jusqu’au fond de l’infini et les réverbère un jour vers quelque part sur cette pauvre Terre que tu as tant aimée. Voici donc que, depuis l’Afrique, un frère s’adresse à toi. Par-delà les continents, mais à travers ta parole et la nature, il t’interpelle dans l’outre-temps, explore avec toi le néant et la vie, ta sur-vie, ta survie, pour opérer la jonction de vos deux lyrismes. Toi qui recherchais dans chaque homme les autres hommes et, dans tous les hommes, la commune humanité, tu trouves maintenant un nouvel accompagnement inattendu et pourtant évident. Fernando d’Almeida n’a-t-il pas intitulé l’un de ses livres : Traduit du Je pluriel ? Ainsi, il vient te dire que ? Trans-ethnique est toute néance / Ouverte sur l’humain? ».
S’adressant au poète dans ses vers mêmes, d’Almeida fait surgir des mots émouvants et évocateurs d’appartenance :
Tu es ce poète d’altitude buvant
À la goulée chantant à pleine poitrine
La terre qui t’enterre
Dans la nuit de l’aurore
Sous la neige éloquente d’un pays
Trouvant cohérence
Dans la grande soif d’eaux vives
Dans ce généreux recueil, le poète camerounais salue également au passage le Festival International de la Poésie de Trois-Rivières.
L'auteur. Doublement africain par ses origines béninoises et camerounaises, considéré comme le poète africain francophone le plus décisif, le plus accompli de sa génération, Fernando d’Almeida est Camerounais. Docteur ès Lettres de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV), il a enseigné les littératures française, belge et québécoise à l’Université de Douala, au Cameroun et fut le premier africain lauréat du Grand Prix de Poésie Léopold Sédar Senghor 2008 décerné par la Maison africaine de poésie internationale. Dans L’Ouvert de l’Ultime, il rend hommage au poète québécois Gatien Lapointe dont l’œuvre lui est familière depuis une vingtaine d’années, avec celle de Gaston Miron, et qu’il s’évertue à faire connaître.