Description
Mémoire de neige du poète Claude Beausoleil, a pour sous-titre : « poème archéologique », en guise de référence au minutieux travail d’intertextualité et de citations sur lequel il repose.
Les quatre longs poèmes qui composent le recueil sont aussi quatre aspects de l’idée de «neige» auxquels le poète s’est intéressé. Que ce soit «Tempête», «Syllabes de neige», « Rêve blanc» ou «Visions», chaque poème sert à relancer à chaque fois les images duthème :
« le mot le dit le répète
roulant sur les pentes blanches
pour apprivoiser les distances
entre le silence et les accélérations d’émotions »
Par la coupe des vers, le style reste près de l’oralité, ces poèmes signalent, chacun à sa façon, « dans l’éclat des tunnels de neiges intérieures », la fabrication « d’une mémoire de la neige territoire et matrice » :
« un soir un poème tempête en capitales
le mot neige
depuis Nelligan la neige a neigé »
- « le mot neige repense le blanc frémissant des pages »,de ces recueils d’auteurs anciens ou contemporains qui reviennent à la mémoire du poète « dizains d’histoires, rondeaux, ballades déstructurés/vastes chants résumant les complaintes de l’univers », apportant à celles-ci leurs différents commentaires.
Le poète se laisse porter par un « alphabet sonore comme le vent amnésique », une « archéologie en arc-en-ciel aveuglé de délices et d’actions ». Peu à peu les chants individuels se transforment en chœurs, et Claude Beausoleil réussit à présenter, avec toute la maîtrise qu’il a de son art, « une ode à la beauté du mot neige », selon ses propres mots.