Description
Dans ce musée
Comme un jardin ambré
Je longe les couloirs
Et ouvrant les tiroirs
Je dérobe
Couchés sur des velours noirs
Le soufre les agates
Apprendre, c'est aussi se remémorer. L'être humain se construit à partir de ses explorations d'enfant : les apprentissages les plus variés, les sentiments et les sensations de toutes sortes qu'il tire de sa vie de chaque jour. Apprendre, c'est devenir.
Dans cette perspective, selon la poète Janie Handfield, la transmission de son univers personnel à ses enfants est un des gestes essentiels de la vie d'un parent.
Elle nous offre des tranches de vie de sa propre enfance dans les premières sections aux titres évocateurs (Les jeunes naturalistes, À l'école comme à la maison, Expéditions…). Ces poèmes sont composés d'images aux couleurs vives qui font surgir un monde qui n'existe que dans la mémoire de la narratrice. Mais ces images sont fondatrices. Par exemple, ce trajet jusqu'au camp d'été en autobus :
À chaque cahot
Un miroir en moi
Basculait
Se retournait
Me révélait
Puis, dans Cette mémoire immense, la dernière partie de Musée, la poète s'adresse à ses propres enfants tout en les aidant à se créer à leur tour leurs propres souvenirs, et s'interroge :
Quand du temps aura passé
Nos souvenirs concorderont-ils
Vos mémoires couleront-elles dans la mienne ?
Revisiter le musée de ses souvenirs afin d'aider ses enfants à être de meilleures personnes n'y a-t-il pas là une excellente motivation à faire tourner la roue de la vie?