Description
Traduit de l'espagnol : Christine Balta
Ici, le vol est fait de grands battements et les sols semblent vouloir trembler sous l’assaut des ailes. Ici, les outardes tentent, tant bien que mal, de bâtir leur monde, le voir le plus vivant possible, avec ce qui reste de beau et de laid, car «ce sont des planètes faites pour le seul caprice / de raser le sol si elles ne volent pas». Ici, la poésie est une arme silencieuse et intimiste que Patricia Medina utilise sans retenue. La planète tourne, poursuit sa course, entraînant tout avec elle.
– c’est cette lenteur qui me change en appât
la vraie raison de mon mouvement :
la vitesse est une autre forme de mort –
Et dans cette quête d’un absolu qui conviendrait à l’avenir, Patricia Medina pousse ses Outardes vers un lieu idéal mais sans se faire d’idées : «ainsi je compte bien / voler / m’élever / de quelques millimètres». Puis lorsque les battements d’ailes laissent croire en une liberté près du bec, c’est avec force que le ciel est investi, pour mieux rêver et réaliser pleinement ce vol libre :
je verrouillai le ciel
et je donnai à dieu des instructions
pour qu’on ne nous dérange pas