Description
Traduit de l’espagnol par Françoise Roy et Gabriel Martin
Les deux poètes, Luis Armenta Malpica et Ricardo Quijano, signent ici un recueil où chaque poète propose une série de poèmes. Dans cette lecture en parallèle, nous retrouvons les univers fort différents des deux poètes dans une cohabitation très intéressante. Dans la première section, Quijano installe des poèmes d’une intensité telle que nous ne pouvons décrocher de la lecture avant le dernier mot. L’enfance et la vie adulte se confrontent dans une guerre douce, quelques fois écorchés par le temps et ses actions, parsemés de violence, d’alcool et de tendresse.
Je me tais pur éviter de réveiller
le monstre de l’angoisse
et qu’il ne réduise ce corps en poussière d’un seul cri
qu’il libère la douleur par la douleur
cloué
en croix
qu’il m’accorde son pardon. (p. 25)
Ensuite, Malpica, reprenant sensiblement les mêmes thèmes et faisant, de l’homme et de la femme, des personnages au cœur même de l’écriture poétique, place les mots d’une parole incisive, «ces fleurs qui laissent tomber leurs pétales sur le blanc papier des yeux de l’enfant».
Dépourvue de fleuve
et dotée d’un seul affluent
la ville a connu ses années de splendeur
et de descendance.
Mais sur le pressoir
la défaite a engendré un moût qui perdure. (p. 55)