Description
Une des premières préoccupations du poète qui s’installe à sa table de travail consiste à s’interroger sur l’aspect formel à donner à l’œuvre qu’il s’apprête à écrire.
Depuis Intrusion ralentie, son premier recueil paru en 1972, Claude Beausoleil a sans cesse insisté sur l’importance de la présentation formelle de sa poésie, lui pour qui « la poésie s’incarne dans un projet d’écriture de transgression, de prospections sonores et visuelles. Écrire le son fait signe », écrit-il par exemple dans sa postface à la réédition de sa première œuvre (Écrits des Forges, 2002).
Doit-on s’étonner que Claude Beausoleil nous offre aujourd’hui ce recueil, Sonnets numériques?
Faisant appel à l’une des formes fixes les plus connues de la poésie de langue française, le sonnet, et réclamant pour lui-même le droit de l’interroger à nouveau, le poète nous livre une série de poèmes dont la forme constitue la voie royale pour créer ou recréer le souffle et les images qui lui sont personnelles.
Que ces sonnets riment de la façon la plus classique et qu’ils respectent la prosodie traditionnelle de cette forme, ou que le poète choisisse de déroger aux règes strictes, à la rime ou à la métrique, l’ensemble constitue une réévaluation de la prosodie et de l’esthétique de la poésie moderne, et de la sienne au premier chef :
Écrire : par pur désir, par plaisir, nécessité,
urgence. Pour dire l’essentiel, le cœur, le corps.
Des sons qui filent surgis d’entre les mots,
Inventent un art de voir la vie comme poésie.
Tout en demeurant fidèle aux thèmes qui lui sont chers (parmi lesquels l’amitié, la vie urbaine, la ville, les univers littéraires que l’auteur fréquente…), le poète poursuit ici aussi un objectif unique, celui d’inscrire la poésie dans la vie de tous les jours et de trouver dans celle-ci « les mots / qui se réunisse, se nomment poème et / m’accompagnent. »
Sonnets numériques se termine avec Sonnets de l’amour obscur, poèmes de Federico Garcia Lorca présentés et traduits par Claude Beausoleil.
Romancier, traducteur, critique et essayiste, l’auteur est le directeur de la revue Lèvres urbaines, qu’il a fondée. Depuis son premier recueil, l’ensemble de son œuvre a valu à son auteur de nombreux prix dont, récemment, pour la seconde fois, le Prix du Festival International de la Poésie de Trois-Rivières et le prix Gatien-Lapointe-Jaime-Sabines.
Claude Beausoleil est membre de l’Académie Mallarmée.