Description
Traduit de l’espagnol par Françoise Roy
Mettre en place une poésie avec un plus vaste diapason, avec le caméléon qui ne trouve le sommeil, avec l’enfant sauvage à l’ombre, pour attendre la naissance des ailes. Esquinca évoque les choses du jour sans jamais perdre de vue le monde actuel. «Les yeux aveugles du canari font de son chant un sortilège», voilà pourquoi le poète regarde autant qu’il écoute, afin de reproduire sa version du monde avec flair.
Je t’écris depuis une amande tissée d’ombre. J’ignore de quelle autre façon je pourrais décrire ce pays. Il est tiède, baigne dans l’obscurité, et rien y bouge.
Le pays, le territoire, le corps sont des lieux où voyage le poète.
L’intérieur de la boite est la carte d’une constellation.
Le voyage est intérieur et extérieur à la fois, le cœur bat au centre du corps, mais aussi en pleine rue, avec les passants à gauche et à droite, les passants qui interviennent dans nos vies avec ou sans notre autorisation. L’enfance écorchée, comme celle sans erreurs, mène vers la suite des choses avec le bagage accumulé.
Dans l’heureuse ignorance des vagues
la violette d’une prière silencieuse .
L’auteur : Jorge Esquinca est né à Mexico. Avec le recueil El cardo en la voz, il a obtenu en 1990 le Prix National de Poésie Aguascalientes. Parmi ses livres publiés, on retrouve Alianza de los reinos (1988),Paloma de otros diluvios (1990), Isla de las manos reunidas (1997), Vena cava (2002), tous réunis en un seul volume, Región (2004). Il a traduit, entre autres, des livres de W.S. Merwin, Maurice de Guérin, Pierre Reverdy, Henri Michaux et André du Bouchet.
Pour que le chant fût une manifestation
de l’Être dans le monde,
le silence suffirait.