Description
Traduit du russe par Éric Lozowy
Une averse de vers propose quarante poèmes de jeunesse du poète russe lauréat d’un prix Nobel de littérature. On retrouve, dans cette parution en langue française, treize poèmes, n’apparaissant dans aucune publication en langue française du poète, poèmes qui constituent des inédits pour la plupart des lecteurs francophones. Cette traduction reproduit la version des poèmes établie par Pasternak à la fin des années 1920.
Ces poèmes de «premières expériences» du poète, poèmes de jeunesse, débordent d’originalité dans le style. Déjà à ses première publications en poésie, Pasternak installe une écriture bien à lui, écriture vite remarquée par ses compatriotes poètes et ses contemporains.
Les martinets du soir n’ont vraiment plus la force
De retenir la fraîcheur bleu céleste.
La voici qui jaillit, éclatant de leurs gorges,
Et rien à faire : elle s’écoule en liesse. (p. 35)
Les intempéries, l’averse se retrouvent au centre de la poésie pasternakienne. Laissant le monde couler dans la beauté comme dans la laideur. Ici, écrire reste le seul lien à faire entre le poète et la terre, le territoire, où il met le pied.
Février. Pleurer, prendre de l’encre,
Écrire en sanglots sur février,
Tandis que la fange fracassante,
Ce printemps noir, est comme un brasier. (p. 31)
N’allez pas sous un ciel beau et chaud
Me chercher au milieu de gens secs.
Ma ferveur m’a mouillé jusqu’aux os.
J’habite le Nord depuis des siècles.