Description
Faisant écho à son précédent recueil, Une saison au cœur de la reine, paru en 2011, Une saison en paroisses mauriciennes plonge le lecteur dans une sorte de tournée socio-touristique de Trois-Rivières et de la région du Saint-Maurice. Avec sa verve habituelle, Boisvert nous invite à donner un sens particulier au portrait qu’il élabore :
« (…) le long du grand Fleuve tranquille
que fendent les cargos chargés de mazout des déserts
le CO2 remplace facile l’oxygène des cervelles
j’imagine aisément qu’en ce bled fluvial
les grenouilles des marigots fonctionnent au nucléaire
directement d’en face chez Gentilly deusse
et que les chiens des chômeurs
bouffent de la résine de synthèse.»
Pour le poète, faire vivre le pays, le dessiner, le colorer, c’est d’abord le situer près des gens; puis c’est parler de proximité, d’amitié avec ceux qui le peuplent; et c’est, en utilisant la langue populaire, prendre fait et cause pour ceux à qui la parole ne vient pas facilement.
Situés dans la tradition poétique des Clément Marchand (Les soirs rouges) et Gérald Godin (Les Cantouques) et des conteurs comme Fred Pellerin, ces poèmes font le portrait de personnages plus grands que nature, en même temps que d’un territoire aussi accueillant que les gens qui l’habitent. Sans se faire d’illusions, toutefois, Boisvert écrit, avec l’humour qu’on lui connaît :
« le mot dit ne s’efface pas
à moins de l’ôter de sa mémoire
et de le remplacer par son suivant
et puisqu’il faut des mots
ils sont ce qui nous reste
quand tout le monde s’en va »