Description
Traduit de l'espagnol par Françoise Roy
Vermoulure présente une poésie voilée de scepticisme. On y blâme la foi pour les euphémismes qu’elle emploie, pour les souffrances qu’elle inflige et pour la mort qu’elle impose. Le temps ronge les illusions tout en laissant des traces de solitude et d’angoisse. Le poète est lucide et ne se laisse pas berner, il écoute, il entend, il connaît bien ce que placarde la société dans la mémoire.
Mais on ne doit pas grand-chose
des vipères
qui rôdent dans
l’étang du crâne.
Intimes et sociaux, les poèmes s’activent et s’entrechoquent pour donner un tout précis et incisif. Et cette parole obligatoire qui en arrive à avoir besoin de béquilles, la langue malade, les épines du discours du quotidien, le vinaigre dans l’éclat et l’écho, les «cadavres aussi rances que les mensonges».
tous les mots exilés au passé,
effacés d’ailleurs par
cette langue déraisonnable qui est la mienne,
et pas encore absoute, l’épine ou
la faux, tranchant de nuits
sans étoiles connues