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Marc Arseneau

Autour de « Le fantôme de Madeleine »

1. Quels sont les principaux thèmes au cœur de ce recueil ?

L’amour, l’absence, le mysticisme, le traumatisme et le féminisme. En somme, l’amour passionné d’un poète pour sa muse atteinte du SSPT.

2. Quelles sont les particularités de votre recueil ?

Il y a une volonté d’établir un contrepoint entre une langue issue de la symbolique romantique, donc plus proche de l’écrit, et celle issue de l’oralité « trash », comme on dit, ces temps-ci. Cette tension linguistique est, d’ailleurs, un thème implicite à l’image, je pense, de la littérature franco-américaine. Cela dit, j’entretiens une relation complexe et particulière avec la langue en raison de mes origines acadiennes. Aussi, même si chaque poème peut être lu indépendamment, une certaine narrativité s’en dégage où rêve et réalité s’entremêlent.

3. En quoi ce livre est-il essentiel ?

Il ne l’est pas. Toutefois, quant à moi, ce livre est le résultat d’une intention poursuivie intuitivement jusqu’au bout lors d’un cycle amoureux. Au niveau des faits historiques, j’ai peu appris au sujet du personnage historique, quoique ces faits m’ont ébloui. L’apprentissage fondamental fut de découvrir l’intériorité probable de ce personnage historique en constat des séquelles laissées par les traumatismes d’une survivante contemporaine. 

4. Qu’est-ce qui a inspiré l’écriture des poèmes ?

Madeleine. Ce livre n’aurait jamais vu le jour sans l’inspiration qu’elle a suscitée en moi. L’émotivité en résulte et l’imaginaire féminin, de Lilith à Maude Veilleux, en a aussi nourri l’écriture.

5. Suggérez-nous un extrait illustrant l’une ou l’autre de vos réponses.

il n’y a que cette vie qui nous fait
voyager l’un vers l’autre
l’attente nous chavire
érode les secondes
pendant que nos prières lancent
des incantations vibratoires
à travers les forêts et les rivières
jusqu’à la rive de ton fleuve
entre Bécancour et le Manoir Boucher de Niverville
où mon ancêtre orpheline passa son enfance
où l’autre côté de cette rue de ta ville
le temple de poésie vibre
dans la beauté des fantômes

6. Contez-nous une anecdote concernant l’écriture de votre recueil.

Au début du processus, je voyage à Trois-Rivières en tant qu’invité au FIPTR. Je quitte Louisbourg avec une intention d’en apprendre davantage sur Madeleine Larché, une ancêtre lointaine, orpheline, exilée d’Acadie et qui fut arrêtée dans la ville de Québec, en 1678, pour avoir mené une mauvaise vie et d’avoir causé un scandale public à la ville et est condamnée à quitter ladite ville… Rendu à Trois-Rivières, une rencontre survint avec la muse et je me suis immédiatement mis à écrire ce recueil.

Vers la fin du processus, Bernard Pozier, poète et directeur littéraire des Écrits des Forges, m’informe que le comité de lecture accepte le manuscrit et le recueil paraît ainsi dans le cadre des célébrations de 50e anniversaire de la maison d’édition. Je vais ensuite vérifier des informations sur la page Wiki de la maison et j’apprends qu’elle fut fondée le 6 avril 1971 : le jour de ma naissance! Pozier a évoqué l’idée du destin; et moi, la coïncidence. Magie? Peut-être…