Description
Le 12 avril marque une date particulière pour le poète Francis Catalano : « Ma mère naissait un douze avril. Mon père nous quittait un douze avril. Gravée dans le bloc de granit qui tient lieu de monument funéraire, cette date évoque l’éternel retour, le choc du début et de la fin d’une vie. » Composé de deux textes intitulés M’atterres et Patères, le recueil revêt tout son sens dans la douleur et l’impuissance devant la fatalité, car ces poèmes naissent à l’hôpital, dans les deux temps de la disparition de la mère et du père.
Le temps peine à passer
À l’intérieur du corps
(Comme au dehors),
L’âge renaît mais n’est plus
Qu’un caillot tournoyant
Dans une seconde
Qu’un tout petit caillou
Inséré dans une sonde :
Cette poésie prend valeur de symbole car c’est une sorte de naissance à l’envers qui advient dans ces pages : perçue par l’auteur comme une expérience de l’au-delà, une exploration de l’écriture à la limite des possibilités de la matière linguistique à dire, à faire sentir : « Nous sommes chaque jour/ Une coupure de journal de plus/ Glissée entre les pages d’un livre ouvert ».