Description
Dans Fuir la maison, David Bergeron retrace les divers moments d’une relation amoureuse dans les textes qui prennent souvent la forme d’une adresse à la femme aimée. Cette relation est affectée par le passé que toute personne garde avec elle et par les difficultés que rencontrent les jeunes dans le monde contemporain. Ainsi, même la naissance de la jeune femme est présentée comme un accident, un malheur que l’on combattrait si on le pouvait.
Le sentiment d’être prisonnier de sa vie, de sa famille et de la ville se manifeste à plusieurs reprises dans Fuir la maison et provoque la quête d’une nouvelle voie, d’une ouverture sur quelque chose d’autre. Dans ces conditions, même le néant semble un horizon vers lequel on songe sérieusement à s’avancer pour s’évader de l’ici-maintenant. Cet univers poétique présente des être agités et inquiets qui ne perçoivent plus clairement le passage du temps. Lorsque le poète prend conscience de ce phénomène, il a l’impression d’être étranger au monde et à lui-même. Il ne se reconnaît pas dans l’identité que les autres ont définie pour lui :
« Ce sera mercredi.
Il y aura la mort, toute paisible
dans le revers de nos yeux.
Encore, nos adieux seront discrets,
placés calmement à l’orée de la fenêtre.
Dans tes mains fermées, tu tiendras
les pluies nouvelles, les chats et les clefs.
Tu courras jusqu’au métro
et dans les vitrines des voitures,
tu verras que l’automne
est amoureux de tes pas. »