Description
Nicole Brossard, membre de l’Académie des lettres du Québec et de l’Académie mondiale de la poésie, fait oeuvre de poète, romancière, essayiste, anthologiste… Elle a été fondatrice de la revue La barre du jour et son oeuvre a été couronnée par de nombreux prix dont le Prix du Gouverneur général (deux fois), le Grand Prix du Festival International de la Poésie (deux fois) et le prix Athanase-David.
De ses titres parus aux Écrits des Forges, retenons Installations, Au présent des veines et Vertige de l’avant scène, tous traduit en espagnol.
Je m’en vais à Trieste est un journal poétique, celui d’une voyageuse qui commente, en des poèmes concis, au verbe rigoureux et aux images denses, des événements de l’actualité ( « de Zagreb à Varaszdin / la pensée de quelques obus / la guerre on en parle toujours »), des scènes ou des souvenirs littéraires (« entre les générations / l’heure des rendez-vous la prochaine lecture / plus tard chez Mozart ou ailleurs »), des points de repère de touriste.
Témoignage de l’étonnement d’un poète qui découvre ou redécouvre des villes et des pays en les parcourant, Je m’en vais à Trieste en est le récit surprenant. Et c’est l’aveu tout simple d’une poète qui cherche toujours à insuffler un sens nouveau à la vie elle-même et à sa poésie, qui sait encore s’étonner devant le monde : « l’univers est soudain rare et colossal ».
« je reviendrai le long du Grand Canal
regarder les embarcations, le dôme bleu
de San Antonio Taumaturgo
je reviendrai marcher
dans le théâtre romain
m’asseoir au Harry’s Grill
regarder les rollers patineurs de la nuit
je reviendrai appuyer mes lèvres
sur ta peau aux petites heures »