Description
Dans une langue qui en suit les mouvements, la géographie, l’imprévu et la poésie, Pierre Perrault parle de ce « fleuve de tous les jours » qui, par sa démesure, nous échappe et nous transforme, indépendamment de notre volonté, en simples riverains-spectateurs de l’incapacité des mots à dire ses « bateaux de bois à main nue », ses « glaces insensées », l’échelle de sa nord-américanité, son « impitoyable immensité », sa toute sauvage grandeur, son sans borne et son « illimité ».
Comment, en somme, nommer sa perte de toute vue, ses furibondes divergences, les danses de ses rapides, son histoire sans début ni fin ? Comment dire ce « fleuve qui cherche ses mots dans la parlure… », l’épopée de ses marées intérieures ? Comment dire « un fleuve qu’on ne navigue plus » ?
Pour essayer de le dire, Pierre Perrault « propose à ceux qui s’en préoccupent / le moindrement / d’interroger, avant qu’il ne soit trop tard, / ce silence des anses, lourds de mots incomparables, / afin de le mettre au monde du langage / ce qui est bien la seule façon sérieuse / de construire un pays / pour la suite du monde ».
Poète, cinéaste, dramaturge, essayiste et voyageur, Pierre Perrault est né à Montréal en 1927. À Radio-Canada, il se consacre à l’écriture radiophonique et télévisuelle, puis il travaille à l’Office National du Film. Parmi ses principaux titres, citons : Toutes Isles, Chouennes, Géli vures, Le règne du jour, Les voitures d’eau, La bête lumineuse et Pour la suite du monde.
« Mer… fleuve… golf… estuaire…
iles… toutes isles… archipels… rivières…
l’immense inconnu de ce fleuve
abandonné à lui-même ».