Description
Le grand retour, de Pierre Chatillon, qui paraît aux Écrits des Forges, s’ajoute à une œuvre considérable vouée à chanter la beauté de la femme et de la nature, mais aussi à la célébration de ces petits riens qui meublent une existence au quotidien et viennent donner un sens aux jours qui passent :
je ne vieillis pas je m’allège
me dissémine peu à peu
en une poussière lumineuse
aspirée vers le soleil
qui jamais ne meurt
je retourne peu à peu
vers l’incandescence des origines
Avec humour et tendresse, le poète offre des observations fines et souvent critiques sur le monde et ses contemporains :
Pourquoi donc suis-je sur cette Terre,
Abandonné parmi d’étranges humains,
Parmi tant de morts, parmi tant de misères,
Dans ce faux monde où je ne comprends rien.
Parfois pointe aussi dans l’univers intime décrit par le poète une certaine gravité. Que ce soit à travers des souvenirs de son enfance ou des personnages de légende, l’apparente désinvolture de ton de plusieurs poèmes marque un temps de réflexion face à la mort qui s’avance plus ou moins ouvertement :
Une rivière invisible
partout m’accompagne
le long d’une forêt
où courent des loups
j’y baigne mes morsures
car même aux jours les plus sombres
elle ressemble
à de l’éternité qui chante