Description
Michel X Côté explore, nomme et trace territoires et origines, individuelles et collectives. Sa poésie en est une de la réconciliation : avec la nature et avec les peuples qui ont été les premiers à habiter le Québec ; mais aussi avec une conception plus respectueuse de l’habitat et de ses ressources. L’été de la carotide présente en miroir l’effet intérieur de la représentation extérieure de l’univers que l’on habite :
au milieu du champ
un arbre par effraction
à chaque seconde
l’univers donné
dans son entièreté
ainsi jusqu’à la mort
j’aurai eu droit
à l’enfance
Déambuler sur le territoire suscite des images d’une poésie de l’intimité. Or, cet équilibre annoncé, cette harmonie peuvent se révéler précaires : « tu traverses le silence/ comme s’il/ s’agissait d’un corps ». L’été de la carotide, c’est, justement, ce moment de la trahison du corps, qui nécessite d’urgence une opération. Et, tout compte fait, c’est aussi un souhait :
pars si tu veux
pars mais ne laisse pas
le monde sans poèmes