Description
La part habitée du ciel, du poète Michel Létourneau, prolonge une réflexion déjà amorcée avec Nous rejoindre. Le recueil, tout entier est voué à mettre l’accent sur le caractère imbriqué de nos vies dans les lieux, les temps et les aspirations de quiconque :
le futile l’anecdotique
la fumée que nous entendions monter
osselets flocons chuchotements
les hommes vaquaient
à la mécanique des jours
laissaient nos initiales
briller dans les limbes
Les images de La part habitée du ciel reposent sur l’élaboration d’un paysage poétique constitué de contrastes nombreux, où l’infini de l’horizon fait pendant à la mémoire défaillante des drames, individuels ou collectifs, et où le jeu du familier ne réconforte guère plus que les interrogations intempestives qui nous pousseraient à vouloir « nous ressaisir/ laisser la douleur/ nous éveiller dans un monde sans faille ».
Cet univers d’émotions, comme une mer en perpétuelle mutation, semble changer d’aspect, avancer au fur et à mesure qu’il se déroule. Ainsi, comme le réel, est-il à la fois vaste et confiné, intime ou non, et chacun peut tenter d’y comprendre ses désirs et ses rêves en les comparant avec ce qu’il perçoit des possibilités qui lui sont accessibles et qui viennent nuancer ses choix de vie et ses réflexions :
notre conscience longe les prés
son cliquetis dès l’aube
les labours les barbelés les outils
les invasions du monde
ce paysage
de plus en plus dur à soulever
Que demander à la poésie, dès lors, sinon d’aider à investir au mieux La part habitée du ciel qui nous appartient?
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